Chronique #27 : Le Palanquin des Larmes de Chow Ching Lie

 
 
Titre : Le Palanquin des Larmes
Auteure : Chow Ching Lie
Edition : J'ai Lu
Nombre de pages : 443
 
Résumé : "J'étais jolie : ce n'est pas un mérite, ce fut une malédiction."
Choisie pour son exeptionnelle beauté, Chow Ching Lie a treize ans lorsqu'elle est contrainte d'épouser l'héritier d'une des plus grosses fortunes de Shanghai. Elle incarne ainsi, sous le règne de Mao Tsé-toung, le drame de la femme chinoise et de son asservissement séculaire.
D'un bouleversement à l'autre, Chow Ching Lie est soumise à rude épreuve et trouvera refuge dans la musique. Envers et contre tout, elle poursuit ses cours de piano et entre au Conservatoire. Artiste et virtuose, elle voit alors s'ouvrir à elle une carrière internationale.
 
Mon avis : Je tiens à dire que ce livre est une "autobiographie", et donc pas le genre de livre que je lis habituellement. Quoique j'en ai lu une avec Un sac de billes. C'est un genre qui m'intéresse de plus en plus car je trouve qu'il n'y a pas meilleure façon pour connaître précisément la vie de quelqu'un. On découvre dans ce roman la Chine des années 40, 50 et 60. C'est une Chine où la naissance d'une fille est considérée comme une malédiction, où les filles se marient à treize ans où même les enfants sont fiancés à l'âge d'un an. Chow Ching Lie (Julie) va vivre tout ça. A treize ans, elle est obligée de se marier à un riche homme. Elle a ensuite un enfant, à même pas 14 ans. On suit la vie de Julie dans les moindres détails. Son enfance, son adolescence volée et sa vie d'adulte, commencée bien trop tôt. C'est écrit avec des mots justes et compréhensibles. C'est un livre bouleversant qui raconte fidèlement l'histoire d'une enfant devenue femme trop vite, enfermée dans les coutumes et traditions chinoises.  C'est une magnifique leçon de courage car Julie a accepté son destin tout en essayant d'être heureuse. Le récit est raconté avec humilité et justesse. J'ai appris énormément de choses sur la Chine du 20ème siècle : la guerre civile, le superstitions, les coutumes, le communisme chinois... Je vous recommande grandement ce roman si vous souhaitez un roman qui vous renseigne sur cette Chine autoritaire.
 
Ma note :
 
 
"C'est ainsi qu'il faut également comprendre un autre épisode de la révolution que les circonstances m'ont permis de suivre de près: la libération des bonzes et des bonzesses. Les bonzes sont des moines qui, conformément à la règle bouddhiste, renoncent au mariage et à la consommation de la viande, du poisson et de toute créature vivante. mais tout le monde savait qu'il existait à côté des temples bouddhistes irréprochables, des établissements qui, sous le même nom, étaient des antres de corruption, de vice et de meurtres où des "bonzes" indignes de ce nom ne se contentaient pas de manger de la viande en cachette, mais violaient les femmes et n'hésitaient pas à les tuer pour cacher leur forfait. Ils élevaient, ou plutôt emprisonnaient des jeunes gens et des filles vendues comme prostituées."
 
"Palanquin de joie", disait-on chez nous. Pour moi, palanquin des larmes. "
 
"C'est pourquoi, à cause de la cupidité d'une partie de ma famille, j'ai été vendue, moi aussi, sous des apparences certes plus honorables, celles du mariage, et même avec un déploiement de faste comme on en vit peu dans mon pays. Comédie de grande alliance familiale qui augmenta, par sa dérision, ma tragédie personnelle : j'étais une écolière connaissant la légende de Liang et Tso qui meurent pour leur amour comme Roméo et Juliette et je me voyais condamnée à vivre sans amour. D'autres, par millions, ont connu la faim du corps alors que je n'ai manqué de rien, mais les malheurs de la Chine sont les enfants d'une même famille. "
 
"Je suis née dans la Chine de la misère et des larmes. Petite fille, j'ai souffert et pleuré de bonne heure. J'étais jolie : ce n'est pas un mérite, ce fut une malédiction. Laide et difforme, je n'aurais sans doute pas été mariée de force à l'âge de treize ans. Mais mon malheur ne vint pas de ma seule beauté : il était à l'image d'un vaste pays, où il ne faisait pas bon vivre, où il n'était surtout pas bon de naître si l'on avait l'infortune d'être une fille."
 
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 history lesson 3: none
 
4/70
Chow Ching Lie pour la Chine

Commentaires

  1. Ce livre a l'air très intéressant, je l'ajoute à ma Wishlist !

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    1. Je te le conseille vraiment, c'est très enrichissant ! :)

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